Le seul comptage des pharmaciens d’officine au chômage est fait par Pôle-Emploi, et c’est normal.
Toutes les administrations se basent sur ces chiffres, à défaut d’autres. Et tous les responsables devant prendre une décision sur l’équilibre de l’offre et la demande d’emploi sont obligés de se référer aux seuls données disponibles.
L’Université établi le numerus clausus. L’Ordre est consulté sur les prévisions démographiques, La DIRECCTE prend des décisions que les préfectures reprennent… Enfin chacun prend des décisions erronées en toute bonne foi, mais dont les conséquences ne peuvent être que néfastes.
Mais quand on a l’habitude du marché de l’emploi, on s’aperçoit que la réalité est toute autre. Car on est obligé d’affiner ces chiffres brutes.
Comment sont collectés ces chiffres ?
Toute personne demandeuse d’emploi peut s’inscrire à Pôle-Emploi. Le demandeur déclare sa profession, et le conseiller note la profession selon le code « ROME ».
Première erreur : c’est du déclaratif sans aucun contrôle, ni vérification. Le demandeur dit ce qu’il veut sans montrer son diplôme : « je suis pharmacien ! » (et c’est tout).
Deuxième erreur : le conseiller, qui ne connait pas grand chose à la pharmacie, code la profession comme il peut, car le code ROME ne pourra jamais tenir compte de toutes les subtilités d’une profession, en toute bonne foi.
Et tout ça va très vite, car les rendez-vous se succèdent rapidement. 10 à 15 minutes maximum. On n’a vraiment pas le temps de se perdre dans les détails (diplôme valable ou pas !).
Des diplômes non exploitables !
Vous commencez peut-être à voir que, sans rigueur et ni précision, ces chiffres deviennent un fourre-tout dans lequel il est impossible de démêler les VRAIS pharmaciens au chômage, (inscrits à l’Ordre et pouvant vraiment travailler en officine), des pharmaciens étrangers, hors UE, dont les diplômes ne sont pas reconnus, mais inscrits sous le même code ROME (J1202). Même certains préparateurs étrangers se disent pharmaciens, car dans leur pays c’est très proche.
Mesdames et Messieurs les responsables de la profession, merci de tenir compte de ces quelques remarques avant de prendre vos prochaines décisions. Ça évitera des problèmes qui seront très difficiles de redresser par la suite, et dont on voit déjà les conséquences.
A trop vouloir éviter le chômage, on finit par étrangler la profession !